London Big Ben
London Calling

J’ai (enfin) fait le deuil de Londres

Il m’aura fallu dix-huit mois. Dix-huit mois et un week-end de retour aux sources pour accepter que cette belle aventure est bel et bien terminée. Mais sous cette vague de nostalgie envahissante à Paddington, j’ai aussi compris qu’une autre, toute aussi belle et différente, pouvait s’ouvrir dans les ruelles de Zürich.

Si vous suivez le blog depuis longtemps, il n’était pas bien compliqué d’observer le peu d’articles sur la Suisse depuis notre arrivée. Et même si elle a été mouvementée pour bien des raisons, la vérité est que mon esprit (et un peu mon cœur) n’a pas laissé la chance à ce petit pays de mon montrer toute sa splendeur.

Pour certains / certaines, faire le deuil d’une expatriation peut paraître insensé. Et je comprends votre scepticisme. Cela n’a rien à voir avec la perte d’un être cher, d’autant qu’on a fait le choix réfléchi de quitter l’Angleterre. Pourtant, lorsque vous quittez un pays dans lequel vous vous êtes installés depuis plusieurs années et y avait construit une vie, ce n’est pas juste un environnement que vous quitter. Aux portes de cet avion, de ce train ou de votre voiture, c’est une partie de vous-même que vous laisser derrière vous. Celle qui a évolué, qui a grandi ici et qui s’est épanoui. Celle aui a construit de nouvelles habitudes, rencontré de nouvelles personnes, changer de point de vue sur le monde. Et c’est ça, qui est plus difficile.

J’avais eu le même sentiment lorsque j’étais rentrée de mon année en Espagne il y a plus de dix ans. La peur de ne pas ressentir cela une nouvelle fois, l’angoisse de perdre une certaine liberté acquise, de devoir tout recommencer à zéro. Cela demande un certain courage de toute abandonner de nouveau. C’est sortir, encore, de sa zone de confort alors que parfois on aimerait bien rester sous son pied chaud.

C’est ça, je crois, que j’ai eu du mal à laisser partir. Mon article “London, I will miss you” (cliquez ici) retranscrivait déjà un peu ce sentiment. Je revois encore mes larmes coulées à l’écriture de ce dernier.

Avec le recul, et une belle claque, je me rends compte que c’est en grande partie ma faute si mon début de vie en Suisse n’a pas rempli tout ce à quoi je m’attendais. Car j’ai injustement essayé de retranscrire un sentiment que je connaissais, des habitudes que j’avais et une vie construite dans un monde complètement différent. Je suis arrivée avec des attentes disproportionnées pour me rassurer (on entend partout que la Suisse c’est mieux, et Londres était déjà géniale alors imaginez mon niveau d’exigence) et au lieu d’essayer de m’adapter à la ville, j’ai voulu qu’elle s’adapte à moi.

Et cela a été ma plus grosse erreur. Alors je vais prendre le temps en cette fin d’année de faire le point, et redécouvrir ce joli petit pays avec un nouvel œil : celui de la découverte, des chemins hors des sentiers battus et des photos prises à la volée. Et tant pis si je ne parle pas allemand, il y a d’autres langues officielles dans le pays.

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