City of London
London Calling

Londres, attention au départ !

Comme tout nouveau départ, que ce soit dans un pays étranger, pour un nouveau travail ou tout simplement une nouvelle vie, il est nécessaire de bien se préparer pour savoir où on met les pieds. Dans mon premier article « London, what a surprise ! », je vous faisais part de mon enthousiasme assumé pour cette vie londonienne qui dure maintenant depuis près de trois ans, et qui j’espère, aura un peu chatouillé votre curiosité (ou au moins vous avoir donné envie de grimper Big Ben). Pour ceux qui souhaiteraient traverser la Manche, il y a

7 choses à savoir avant de partir 

1 – L’Union Européenne, tu quitteras

Je suis certaine que vous avez tous entendu parler au moins une fois du BREXIT, synonyme officiel du départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Un divorce officiellement annoncé le 23 juin 2016 (avec 51,9% de voix pour), et acté via la signature in extremis d’un accord à l’amiable le matin de Noël 2020, comme si Papa et Maman avaient décidé de laver leur linge sale en public.

Mais qu’est ce que cela veut dire ? Concrètement, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union Européenne depuis le 1e janvier 2021. Il est donc considéré comme un pays « tiers », au même titre que les Etats-Unis, la Chine ou l’Afrique du Sud. Dès lors, de nouvelles règles s’appliquent. Tous les citoyens Européens ou Suisses établis au Royaume-Uni et arrivés avant le 31 décembre 2020 ont dû compléter un formulaire pour le « EU settlement scheme » pour confirmer leurs droits et/ou accessoirement, la double nationalité.

Ce document vous donne le droit à son détenteur de travailler au Royaume-Uni, d’utiliser le système de santé anglais gratuitement, de voyager librement, de poursuivre des études supérieures ou bien encore de recevoir des aides. Si le dossier n’est pas déposé avant la date butoir du 30 juin 2021, ou si vous ne remplissez pas les conditions nécessaires au « EU settlement scheme », vous devrez alors faire une demande de visa. Autrement, vous serez considéré comme résidant illégalement sur le territoire anglais. 

2 – Tes papiers, tu obtiendras

Même s’il est souvent bien plus facile de partir à l’étranger grâce à une opportunité professionnelle, avoir un poste ne signifie pas être tranquille administrativement parlant. Une fois que vous avez obtenu le droit de résider au Royaume-Uni, il vous faudra obtenir deux numéros importants pour pouvoir y vivre et y travailler normalement.

Tout d’abord, le fameux « National Insurance Number » (NIN), correspondant à numéro de sécurité social anglais. Si vous êtes plutôt quelqu’un d’impatient, je vous préviens, il faudra prendre sur soi. Mais cette quête du Graal vous permettra de recevoir un salaire, ce qui n’est pas négligeable. Vous devrez faire une demande en ligne afin d’obtenir un rendez-vous. Une fois le questionnaire complété, vous recevrez un numéro de dossier, avec ou non une date, un lieu et une heure de rendez-vous. On vous demandera également une adresse email et une adresse physique en Angleterre pour pouvoir vous transmettre les documents importnats. Pour ceux qui n’en n’ont pas, plusieurs solutions : utiliser celles d’amis ou connaissances sur Londres, de votre auberge de jeunesse ou votre lieu de location temporaire si vous y rester plus d’un mois. En cas de rendez-vous physique donné, le jour J, soyez en avance ! Une fois le rendez-vous fait, vous obtiendrez un NIN temporaire et le « vrai » arrivera par courrier quelques jours plus tard. Gardez précieusement l’original et donnez une copie à votre employeur. 

Petit pub anglais typique

Ensuite il vous faudra obtenir votre « National Health Service number ». C’est un code à 10 chiffres délivré par le système de santé anglais et c’est un code unique personnel. Il permet à toute individu le possédant de bénéficier des services gratuits du NHS (système de santé anglais) et au personnel médical de retrouver toutes les informations vous concernant en cas de besoin. Pour l’obtenir vous devrez soit compléter un questionnaire à remettre avec une copie de votre passeport auprès d’un centre médical (« GP practice ») dans votre quartier, soit effectuer la démarche en ligne.

3 – Ton logement, tu chercheras

Londres c’est cher, oui, mais pas plus qu’une autre grande capitale. J’avais entendu des commentaires dans tous les sens avant notre départ, quittant la France avec presque l’angoisse de revenir ruiner à cause de mon loyer. Et pourtant c’est tout le contraire ! Comme toute grande ville, Londres est une ville où les loyers peuvent être très élevés selon le quartier. Le site de Londres met à disposition une page dédiée au prix des loyers, permettant à chaque utilisateur de visualiser le prix moyen mensuel par quartier. Il existe également une carte des quartiers les plus dangereux.

C’est pourquoi beaucoup de personnes (même en couple) se tournent vers la colocation. Beaucoup d’appartements sont agencés pour cela, avec des chambres composées d’une petite salle de bain intégrée ou avec un nombre de toilettes improbable. Plusieurs applications existent pour vous permettre de trouver votre bonheur telles que Rightmove (on recommande !), Zoopla ou encore Rentoo. Beaucoup de nouveaux quartiers se sont aussi développés comme à Wembley ou dans le Sud de Londres, situés à une trentaine de minutes du centre et proposant des offres alléchantes.

Les transports sont d’ailleurs quelque chose à prendre en compte dans votre recherche, car vivre loin du centre ne veut pas forcément dire payer moins cher. Bien que notre chère pandémie est changée notre utilisation des transports en commun, si vous avez besoin de vous déplacer quotidiennement pour travailler, le prix mensuel de l’abonnement avec votre fameuse Oyster card peut vite monter. Par exemple, compter environ 150 GBP (environ 170 EUR) entre les zones 1 et 2 contre 370 GBP entre les zones 1 et 9. Parfois la différence peut être intéressante à répercuter sur le loyer (même somme sortie du porte-monnaie, pour une vie dans un meilleur quartier ou plus proche du centre). Prendre le bus ou voyager en dehors des heures de pointe est aussi un moyen de réduire ses dépenses.

Attention par contre, ici, le propriétaire est roi. Pas question pour un locataire de croire qu’il pourra vivre sa meilleure vie aux frais de la princesse. La loi est construite de sorte à ce que les propriétaires soient protégés. Les locataires peuvent avoir beaucoup plus de restrictions que ce que nous pouvons voir en France dans leur contrat de bail. Par exemple, notre contrat de location est à renouveler chaque année. Pour cela, le propriétaire se donne le droit de venir visiter l’appartement pour prendre sa décision (ce qu’elle fait tous les ans). Nous n’avons pas le droit d’accrocher des choses aux murs, nous devons la prévenir quand nous partons plus de trois semaines en vacances et notre chien n’a techniquement pas le droit de rester seul sur notre terrasse extérieur.

4 – Tes impôts, tu payeras

Vous n’y échapperez pas de toute manière. Au Royaume-Uni, l’impôt des revenus à la source (c’est à dire directement pris sur votre salaire mensuel) est en place depuis plusieurs années. Et les tranches d’imposition sont simples : entre 1GBP et 50.000 GBP, c’est 20%, entre 50.000GBP et 150.000GBP c’est 40% et au dessus de 150.000 GBP c’est 45%. Mais contrairement à la France, l’imposition est progressive (Exemple : Si vous gagnez 60.000 GBP à l’année, vous aurez 50.000 GBP imposés à 20% et 10.000 GBP imposés à 40%). Il existe d’autres impôts à payer en tant que résident. Tous les mois, les habitants doivent s’acquitter auprès de leur « council » (un peu comme une préfecture) d’une taxe d’habitation (« council tax ») basée sur les quartier et leurs revenus.

Pour tous les heureux propriétaires d’une voiture, il serait également nécessaire de payer un « parking permit »(montant déterminé selon le quartier) pour pouvoir garer votre véhicule dans la rue à des endroits précis, ainsi que d’une taxe routière annuelle (aux alentours de 200-250 GBP). Enfin, tous les conducteurs circulant dans la fameuse zone de congestion au centre de Londres, dont l’objectif est de contrôler la circulation aux endroits clefs de la ville, doivent payer une redevance journalière de 15 GBP (autant vous dire que cela surprend la première fois !). Enfin, pour les plus chanceux, n’oubliez pas de contacter le centre des impôts français pour changer votre adresse fiscale et aussi vous organiser si jamais vous devez toujours payer quelques impôts en France.

5 – Tes sorties, tu réserveras

C’est LA chose qui nous a le plus surpris en arrivant ici, et qui je pense nous tape le plus sur le système. S’ajoute à cela la crise sanitaire associée au COVID-19 n’a rien arrangé évidemment et vous obtenez un cocktail détonnant pour les plus impatients ou moins organisés d’entre nous. Ici, il faut tout réserver ! Dès lors que vous voulez faire un restaurant, un bar un peu branché ou en terrasse, ou une sortie dans un lieu un peu touristique, il vous faudra réserver votre créneau à l’avance.

Soyez donc flexibles. Il est possible que le restaurant ou le bar que vous recherchiez n’ait pas de places disponibles au moment où vous le souhaitez. Parfois vous devrez même attendre quelques semaines pour trouver une opportunité, et pas que pour des restaurants étoilés ou gastronomiques ! Pour les activités culturelles, la plupart des musées et des lieux touristiques disposent de leurs propres plateforme de réservation. Pour les bars et restaurants, il existe différentes applications comme par exemple « OpenTable ». 

Autre option : soyez patients. Si vous êtes prêts à faire la queue, ou à ne pas aller dans un lieu précis mais juste à vous laisser porter par le moment, vous trouverez peut-être quelque chose sur votre chemin qui correspond à peu près à vos envies (je vous souhaite quand même bonne chance !). Enfin il vous reste toujours l’option de prendre à emporter et de manger dans un parc ou sur un banc, ce qui peut être très sympa selon le temps. La plupart des quartiers de Londres ont des coins dédiés à la « Street Food », donc il est toujours possible de trouver son bonheur à moindre frais.

6 – Le vent, tu affronteras

On le sait, Londres n’est pas la ville la plus attractive d’un point de vue météorologique. Mais en venant de Paris nous n’avons pas vraiment été dépaysé. On a même été agréablement surpris les deux premières années par le soleil et la chaleur. La seule grosse différence, c’est le vent. Outre le fait de perdre du temps à me faire un brushing qui ne tient pas une heure du fait des bourrasques permanentes, le vent a surtout tendance à faire baisser la température de manière drastique et à accentuer négativement votre perception de tout changement météorologique.

Je sais, jusque là rien de nouveau, pas besoin d’avoir faire des études de science pour savoir cela. Cela peut aussi paraître évident pour beaucoup du fait que le Royaume-Uni soit une île, et que Londres n’est au final pas très loin de la mer. Mais c’est un point important à souligner. On s’habitue à peu près à la pluie, mais beaucoup moins au vent. Vous serez donc avertis.

7 – Les déchets, tu détesteras

C’est l’une des choses qui nous a le plus surpris en arrivant ici. Il y a des déchets partout. Alors oui on est dans une grande ville de près de 8 millions d’habitants, oui comme beaucoup des choses ont été mises en place pour améliorer le recyclage des déchets. Mais quand même, avoir des bornes de recharge pour les voitures électriques ne fait pas tout.

Il faut parfois marcher plusieurs minutes pour trouver une poubelle, et cela même dans les meilleurs quartiers de Londres. La plupart des poubelles domestiques sont posées directement sur les trottoirs, devant les logements (et non dans une poubelle individuelle que vous devez sortir un jour précis ; comme on peut avoir l’habitude en France) ou dans des grosses poubelles collectives à ciel ouvert. Du coup, les renards, chats, et autres animaux en tout genre se donnent pour mission principale de les éventrer la nuit. De plus, dès qu’il y a un rayon de soleil, on a l’impression qu’un collectif anti-environnement a fait passer un message à la moitié des habitants de Londres. Les parcs royaux sont remplis de restes de cannettes de bières, boites à pizzas ou pique-niques en tout genre. On retrouve aussi un peu partout des morceaux de verres, à croire que celui qui casse le plus de bouteilles gagne un prix. C’est désagréable et agaçant.

Cathédrale Saint-Paul

CONCLUSION

Londres est vraiment très agréable à vivre. Mais comme toute grande ville elle a aussi ses défauts. Il est important d’en avoir conscience pour ne pas être surpris et gâcher ses premières impressions sur cette capitale qui a tant de choses à offrir !

ARTICLES / LIENS UTILES

  • EU settlement scheme (click here), pour obtenir tes papiers,
  • National Insurance Number (click here), pour obtenir le fameux Graal, 
  • NHS number (click here), pour obtenir ton numéro de sécurité sociale, 
  • Oyster Card (click here), pour tout savoir sur les transports en commun,
  • London Rent Map (click here), pour savoir où tu vivras et le futur prix de ton loyer.

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