Comment entamer sa propre transition écologique?

Selon le média numérique NOWU (cliquez ici), « 67% des jeunes européen/nes pensent que la crise environmentale devrait même devenir la priorité de l’Union Européenne ». Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Combien d’entre nous prennent le temps de se renseigner ? Et surtout, combien d’entre nous n’ont pas déjà perdu espoir de ne plus pouvoir faire la différence ?

Parce que lorsqu’on regarde les informations, il y a de quoi baisser les bras: températures records enregistrées fin 2021, marées noires à répétition, catastrophes naturelles de plus en plus importantes, Jeux Olympiques d’hiver organisés avec 100% de neige artificielle, coupe du monde de football organisée dans des stades entièrement climatisés et construits dans des conditions inhumaines, etc. On a parfois du mal à se dire qu’on peut, à notre petit niveau, changer quelque chose à tout cela. Et pourtant, je suis sûre que vous avez tous déjà entendu parler de la fameuse légende amérindienne du colibri, tentant inlassablement de contrer un feu de forêt tandis que les autres animaux observaient le spectacle anéantis. Et c’est un peu le but de mon article aujourd’hui.

Lorsqu’on parle d’enjeux climatiques et environnementaux et plus spécifiquement de « transition écologique », on se retrouve vite, en tant que commun des mortels, à entendre tout et son contraire. Entre les différents médias, les pseudo-experts sur les plateformes en ligne ou les réseaux sociaux, les influenceurs plus ou moins engagés qui prennent l’avion tous les quatre matins ou les reportages chocs sur la déforestation en Amazonie, sous oublier le manque d’informations sur ce qu’il se passe réellement, le citoyen lambda peut vite être perdu.

D’ailleurs, c’est quoi exactement la transition écologique ? Selon l’association OXFAM France (cliquez ici), qui a pour objectif de lutter contre la pauvreté et les inégalités qui l’alimentent, la transition écologique peut être définie comme « une évolution vers un nouveau mode économique et social qui apporte une solution globale aux grands enjeux environnementaux de notre siècle et aux menaces qui pèsent sur notre planète (…) qui repense nos façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble ». Globalement, la transition écologique est un processus visant à nous permettre de revoir notre mode de vie, basée sur la « sur » consommation / exploitation de nos ressources en se focalisant sur trois axes : la transition énergétique, la transition industrielle et la transition agri-alimentaire. Et c’est parfait car à notre petit niveau individuel, on peut tous travailler dessus.

Je me doute que pour beaucoup, cela vous paraîtra probablement futile et perdu d’avance, mais je reste persuadée qu’on a tous un rôle à jouer. Attention ! Je ne suis pas une scientifique, ni une experte en la matière, mais une simple trentenaire qui partage son point de vue et quelques conseils. Mais si cette publication peut aider ne serait-ce qu’une personne à changer sa manière de penser, de voir les choses et adapter son mode de vie, cela sera déjà une victoire. Alors voici

7 étapes simples pour basculer vers un mode de vie plus vert

1 – Comprendre son empreinte carbone

Avant même de mettre en mouvement certaines actions concrètes, il est important de se rendre compte de l’impact que nous avons-nous, en tant que personne, (et non en tant que collectif) sur la planète. Et pour ce faire, l’un des moyens très simple est de calculer son empreinte carbone. 

Le site Avenir Climatique vous propose un calculateur d’empreinte carbone (cliquez ici) détaillé pour vous permettre d’obtenir de manière chiffrée le nombre de planète qu’il faudrait à la population humaine pour vivre si elle suivait vos habitudes (autant vous dire que même pour moi, ce n’était pas joli joli). Le site a aussi le mérite de vous proposer des suggestions d’actions simples pour réduire votre empreinte. Le site www.bonpote.com a également fait un très bon article à ce sujet, vous proposant d’utiliser le calculateur de l’ADEME (cliquez ici).

Pourquoi est-ce important de le faire ? Pour réaliser ce qu’on fait à notre propre échelle. On entend beaucoup de chiffres alarmants, mais comme beaucoup on se dit que c’est un problème global et d’une certaine manière on se dédouane de toute responsabilité. Mais aussi parce qu’il y a un chiffre important à garder à l’esprit : la planète ne peut absorber que 2 tonnes de CO2 par an et par personne. La moyenne française est de 9,8 tonnes par an et par habitant. Je vous laisse méditer sur la question…

2 – Adopter une approche minimaliste

Une fois que vous avez potassé votre dossier et que vous avez compris les enjeux principaux liés à la transition écologique ainsi que votre impact, c’est le moment de passer à l’action. Et la première est assez simple : désencombrer votre environnement. C’est ce que je vous présentais dans mon dernier article « La révolution silencieuse du minimalisme » (cliquez ici).

L’idée n’est pas seulement de faire du tri autour de vous, mais de conserver uniquement ce qui vous procure du bonheur. Plus vous allez vous débarrasser de choses qui vous apporte du stress, de l’anxiété, qui ne vous apporte pas vraiment de la joie ou qui est au contraire une source de préoccupation, plus vous allez libérer de l’espace et du temps pour vous. Bref vous désencombrez pour mieux profiter de l’instant présent et de votre vie en général, ce qui vous permet par la même occasion d’avoir plus de temps à consacrer à vos passions, vos hobbies ou les choses que vous aimez.

Attention encore, ici lorsqu’on parle de désencombrer cela ne veut pas dire jeter. Il y a plus de solutions alternatives à votre disposition : donner vos anciens meubles ou vêtements à des associations, revendre sur des sites de seconde main, faire du troc avec un ami ou un voisin, ou simplement donner à quelqu’un dans le besoin. Vous l’aurez compris, seulement ce qui n’est pas réparable ou portable doit finir à la poubelle.

3 – Revoir ses habitudes alimentaires

Vous l’avez déjà tous entendu, à la télévision, sur internet ou à la radio : la bouse de vache pollue. Alors imaginez des centaines de milliers de vaches qui rejettent du méthane en permanence. Alors je caricature un peu, mais l’idée est là. On le sait tous, notre système de consommation alimentaire est poussé à son paroxysme et l’élevage intensif a déjà bien montré ses limites. 80% de la déforestation est d’ailleurs due à l’industrie agro-alimentaire. Alors comment faire pour revoir ses habitudes alimentaires ? C’est plutôt simple.

# Etape 3 – Changez votre méthode pour faire vos courses : On ne le dira jamais assez, manger local est l’un des moyens les plus rapides, faciles et concrets. On privilégie le circuit court, en allant chez son boucher, boulanger ou poissonnier pour prendre des produits frais. Oui cela vous coûtera plus cher, c’est vrai, mais vu que vous en mangerez moins cela s’équilibre. Et soyons très honnêtes : la qualité des produits achetés à votre maraîcher, boucher ou poissonnier sera bien meilleure et moins enrobée de plastique. Alors on prend son cabas, on marche un peu et on achète en quantité raisonnable.

Le petit truc en plus : Il existe maintenant plusieurs applications anti-gaspillage qui vous permettent d’acheter des denrées alimentaires bien moins chères. C’est le cas par exemple de TOOGOODTOGO (cliquez ici) qui revend à emporter et à prix cassé des plats de restaurants qui vont autrement se perdre ; Hors-normes qui prépare des paniers anti-gaspillages de fruits et légumes qui ne répondent pas aux standards de forme ou bien encore le réseau national RESES dédié aux étudiants et qui leur permet de bénéficier de 5 à 10 % de réductions sur leurs courses via le projet FOODENT (cliquez ici).

4 – Revoir sa consommation énergétique

C’est probablement l’un des plus grandes batailles des associations ou organisations spécialisées. Beaucoup militent également pour un logement plus éco-responsable, moins consommateurs en énergie, voire même auto-suffisants avec une utilisation des énergies renouvelables. Et je pense que sur le papier, on est tous d’accord. Dans la pratique, tout le monde n’a pas les mêmes moyens, la même chance et les mêmes opportunités.

Alors on fait ce qu’on peut à son niveau. Si vous prenez votre voiture pour aller au travail, pensez au co-voiturage. Si vous y aller en transport en commun, essayez de varier vos modes de transports si possible. Si vous êtes propriétaires de votre logement et que vous envisagez de le rénover, vous pouvez vous renseigner auprès de France Rénov’ (cliquez ici) pour avoir une idée des possibilités qui s’offrent à vous. Vous pouvez aussi faites un bilan énergétique pour voir comment vous pouvez réduire votre consommation annuelle avec des professionnels certifiés RGE (cliquez ici pour plus de renseignements). On regarde aussi comment on peut réduire sa consommation d’eau (comme installer un pommeau de douche changeant de couleur selon le temps de consommation), le tout en étant réaliste avec ses besoins et ses impératifs.

Enfin, l’une des actions les plus simples et avec un réel impact immédiat est de favoriser les trajets en train. Oui je sais, cela prend plus de temps (et encore que, entre le temps d’attente à l’aéroport, le vol, ça se discute) et c’est plus souvent plus cher, mais n’oubliez pas que vous êtes des privilégiés. Comme le rappelle très justement NOWU dans l’un de ses articles, 80% de la population mondiale n’a jamais pris l’avion (je répète, 80%). Alors prendre un train pour Paris-Marseille ou Paris-Barcelone, cela peut se faire. Et pour les plus curieux, cela vous permettra de tenter de nouvelles expériences. Il existe d’ailleurs pleins de bon plans ferroviaires comme le billet INTERRAIL à 200€ (cliquez ici) et qui permet aux jeunes de moins de 27 ans pendant un mois. Pas mal non ?

5 – Se diriger vers des vêtements éthiques

Cette petite étape est probablement l’une des plus complexes et qui prendra plusieurs années à réellement être intégrée. Déjà parce qu’il faut remplacer la garde robe existante, et que pour faire cela correctement cela demande un peu de temps et d’argent. Et de renseignements. Car on a tous été bercés par l’essor de la « fast-fashion », de la livraison rapide à domicile, et que notre esprit occidental est habitué à acheter des T-Shirt ou certains vêtements à moins de 10€.

Et le modèle est tellement bien fait qu’on en oublie que tout cela n’est pas produit par des machines, mais bien des hommes, des femmes (et malheureusement parfois des enfants) qui sont payés au lance-pierres et subissent des conditions de travail qu’on ne souhaiterait à personne dans notre propre pays. Je suis persuadée que vous avez tous vus les reportages ou vidéos sur Instagram sur le scandale de la marque de vêtements SHEIN (cliquez ici pour avoir un résumé). Et bien dites vous que cela est la même chose ou presque pour la majorité des marques de vêtements qui côtoient notre quotidien.

Comment avoir une garde robe plus éthique ? En acceptant déjà que cela va prendre du temps. Puis on se renseigne auprès de sites ou applications spécialisées comme par exemple CLEAR FASHION (cliquez ici), qui donne une note globale de chaque marque recensée, en détaillant par pôle (environnement, droits humains, santé et animaux) les mesures en place ou non par le groupe. Vous pouvez également vous renseigner sur des sites tels que www.wedressfair.fr qui répertorie les marques les plus responsables (cliquez ici). Trouvez votre bonheur et commencer à faire votre shopping autrement !

6 – Favoriser la seconde main

On n’y pense pas assez (par flemme souvent) mais cela demande du temps et un peu d’argent. Mais au final il y a énormément d’objets ou de vêtements de seconde main que l’on peut acheter à des prix défiants toute concurrence, d’une qualité plutôt bonne et qui pourront nous servir pendant plusieurs années encore. Alors oui, cela demande de passer un peu de temps sur des sites comme VINTED, LeBonCoin et j’en passe, mais cela vous fera généralement économiser plusieurs dizaines d’euros.

Je sais que l’être humain a besoin de se sentir maître des choses, et donc acheter du neuf, c’est un peu comme une part de contrôle, montrer que l’on est bien propriétaire de la chose. Pourtant, on est déjà capable de le faire (et c’est même plutôt bien ancré dans nos esprits) lorsqu’il s’agit d’acheter une voiture ou une moto d’occasion. Alors pourquoi pas pour le reste ? Après tout, c’est quand même plutôt sympa de se dire qu’un objet a traversé les âges et les époques, et continue de vivre de nouvelles histoires.

7 – Se désabonner des mailing lists

Ça aussi, c’est LA petite étape facile à la portée de tous, et qui ne demande aucun effort financier. On est tous inscrit à des mailing lists ou Newsletter qui nous remplissent notre boîte e-mail tous les jours et qu’on supprime avant même de les avoir lues. Or, on sait qu’Internet est le plus grand pollueur au monde. Comme l’explique l’entreprise Grizzlead dans l’un de ses articles dédiés sur le sujet (cliquez ici) la pollution numérique représente environ « 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde » ce qui est 1.5 fois de plus que le transport aérien.

Alors comme pour les petits messages ajoutés par votre entreprise dans votre signature d’adresse e-mail rappelant à tout le monde qu’il faut limiter l’impression de papier, on limite sa réception d’e-mails en se désabonnant de ceux qu’on n’ouvre jamais, qui vous informe de promotions que vous verrez simplement en vous connectant sur le site et on ne conserve que le strict essentiel. Faites en un peu tous les jours, et vous verrez que cette impression de vous faire harceler de notifications disparaîtra au même moment. 

Et vous, vous vous y mettez quand?