Poils
Bien-être

Les poils, c’est normal !

Un peu bizarre me direz-vous d’écrire un article sur ce sujet. Et après tout, pourquoi pas ? C’est peut-être l’une des caractéristiques physiques qui nous concernent toushommes et femmes, et qui possiblement nous procure les mêmes angoisses.

Est-ce que cela va se voir que je ne me suis pas rasé(e) depuis quelques jours ?

 Est-ce que je vais réussir à trouver un rendez-vous chez l’esthéticienne bientôt ? 

Est-ce que c’est mieux d’utiliser de la cire ou de la crème d’épilatoire sur certaines parties du corps ? 

Pourquoi est-ce que j’ai des poils ici d’ailleurs ? 

La liste des questions que l’on se pose est infinie, tout comme il existe une multitude de manières d’appréhender le rapport à notre corps, puisque nous sommes tous différents. Pour certain(e)s (très souvent certains, soyons honnête), avoir des poils n’est pas un problème, ce n’est même pas un sujet. Pour d’autres, qui ont cette chance incroyable d’avoir soit des poils très fins et clairs, soit d’être imberbes, cela peut apparaitre aussi bien comme une bénédiction qu’une malédiction. Et pour le commun des mortels, c’est souvent une corvée que l’on trimballe dans notre sac à dos pour le reste de notre vie, un peu comme un vieux pot de gel hydroalcoolique oublié.

Certes, la réalité de notre société ne nous aide pas à considérer les poils autrement que comme une anomalie génétique. On suggère (impose) généralement aux femmes le dictat de la peau douce au travers d’une société orientée vers un stéréotype à la Barbie, tandis qu’on revendique de plus en plus l’homme au corps musclé, presque huilé, sortant tout droit d’une boite surprise en papier glacé.

Et je continue de me poser des questions. Elle est où la femme ou l’homme qui peine à trouver le temps de prendre soin d’elle/de lui, à cause du travail, des enfants, de la vie du quotidien quoi ? Celle qui s’épile la moustache pour faire disparaître deux/trois poils disgracieux ? Elle est où la jeune fille qui a un peu de poils sous les bras à la piscine car elle n’a pas pensé à passer un coup de rasoir tous les jours sous sa douche ? Elle est où la femme enceinte de plusieurs mois qui n’a malheureusement pas l’opportunité d’aller chez l’esthéticienne toutes les semaines ? Oui bien encore le jeune garçon qui ne sait pas comment se débarrasser de ces petites touffes de poil qu’il a dans le dos ? Ou celui assume son mono-sourcil ?

Je sais, c’est beau de rêver, d’avoir des modèles, d’idéaliser. Mais cela n’aide personne, et surtout pas les jeunes. 

Et je sais de quoi je parle.

Avec mes origines italiennes, j’ai eu la chance d’hériter d’une pilosité importante sur l’ensemble du corps. J’ai fait partie de ces jeunes filles qui ont commencé tôt (à 11/12 ans) à se raser ou s’épiler à la crème “Veet” près de la moitié du corps, se retrouvant rapidement avec des poils encore plus foncés et encore plus épais. J’ai fait partie de ceux qui ont préféré mettre des pantalons en été plutôt que des shorts, parce que les poils sur les cuisses se voyaient trop, ou bien encore de ceux qui se cachaient sur la plage avec leur serviette de bain pour masque les poils autour du nombril. J’ai fait partie de ceux qui ont du supporté des surnoms abominables pendant l’adolescence (tous ceux qui m’ont surnommé le Yéti, je vous salue), qui ont reçu des remarques déplacées d’anciens petit(e)s ami(e)s espérant toucher une peau de bébé à chaque seconde et ou bien encore ceux qui se retrouvaient pendant des jours avec petits points rouges sur les jambes après un passage chez l’esthéticienne, comme s’ils avaient été attaqués par une nuée de moustiques. Et je fais toujours partie de ceux qui doivent s’épiler les sourcils tous les trois jours ou qui font la chasse aux poils unique sur des parties improbables du corps (on en parle de ce poil sous le menton ? C’est quoi ça ?).

On manque de réalisme, on manque de compassion, on manque de justesse dans la représentation réelle du quotidien de chaque homme et femme pour comprendre qu’avoir des poils est juste normal

J’aurai aimé dans ma jeunesse qu’on me dise que les poils n’était pas une atteinte à ma féminité, que l’on pouvait me trouver belle sans que je passe ma vie à gommer une partie de moi. J’aurai aimé qu’on me rappelle que les poils ont une fonction vitale, essentielle pour le corps (qui est quand même globalement de le protéger d’agressions extérieures). J’aurai aimé ne pas avoir à me justifier et expliquer pourquoi, non, je n’épilerai pas les poils sur les bras. J’aurai aimé ne pas me sentir inférieure, moins considérée, parce que je m’étais rasée les jambes il y a quelques heures à peine, mais qu’on voyait déjà la repousse de mes poils à cause de ma peau claire. J’aurai aimé rencontré plus tôt des personnes qui me rassurent et me montrent qu’elles n’en ont rien à faire du centimètre de longueur de poils que j’ai sur le corps, car elles m’apprécient pour qui je suis.

Alors pour toutes celles et ceux qui sont complexé(e)s par leur pilosité, qui ont peur du regard des autres, qui ne savent plus comment faire, en tant que membre officiel et Expert du club des “Cuerpos poilus”, voici trois conseils importants :

1 – Sois bienveillant envers toi-même :

Je ne te dis pas d’aimer tes poils, mais au moins de les accepter, parce qu’ils ne disparaîtront jamais. Quoique tu fasses, ils seront toujours là, et pour une bonne raison. Donc il faut accepter de signer un pacte de non-agression pour trouver un terrain d’entente avec soi-même.

2 – Ne laisse pas la réalité des autres devenir ta réalité :

Fais ce que tu as envie de faire avec ton corps. Tu veux laisser pousser tes poils ? Vas-y. Tu veux tous les enlever ? Pas de problème. Tu veux en garder certains pour une raison particulière ? Libre à toi. N’oublies jamais que les remarques des autres traduisent très souvent leur réalité à eux (et souvent leurs propres complexes), plutôt que la tienne. Tu as le droit de penser différemment et de ne pas répondre aux standards d’une société aseptisée ou orientée. 

3 – Entoures-toi des bonnes personnes :

Tu sais, ce qu’on appelle “les vrai(e)s”. Alors je te l’accorde, il n’y en a pas beaucoup. Mais au moins, ils seront t’apprécier à ta juste valeur, te pousser vers le haut et le meilleur de toi-même, peu importe que tu aies des poils ou pas. 

Il n’y a pas plus beau, plus séduisant, plus inspirant qu’une femme ou un homme qui s’assume, tel qu’il ou elle a envie d’être. Il n’y a pas plus rassurant et réconfortant que de voir que nous ne sommes pas les seul(e)s dans cette situation. Alors cher/chère compatriote, n’aies pas peur. L’avenir sera beau, avec ou sans poils.

PARTAGE D’EXPÉRIENCE : L’ÉPILATION LASER

Je le dis et je le redis, cela a été l’un des meilleurs investissements de ma vie (avec des bottes en caoutchouc à 15 euros de Décathlon). Lorsque vous avez une pilosité importante, le laser reste la meilleure option rentable et durable pour faire disparaître les poils.

Oui, cela a un coup financier (environ 4.000 euros pour 8 séances jambes entières et maillot) mais cela vous donne une tranquillité d’esprit incroyable et sur le long terme, cela revient bien moins cher que d’aller chez l’esthéticienne toutes les trois semaines. Avec le laser, vous pouvez choisir ce que vous voulez faire, et les séances sont en général espacées de plusieurs semaines, ce qui laisse le temps de mettre l’argent nécessaire de côté (pour ma part, une séance d’une heure et demi tous les trois mois, pour 500 euros). Contrairement aux idées reçues cela ne fait pas vraiment mal, mais préparez-vous à vous recouvrir de papiers cellophane pour faire pénétrer la petite crème anesthésiante.

Attention cependant, le laser n’est pas une solution miracle ! C’est une solution durable et économique, de mon point de vue, mais pas définitive. Les séances n’enlèvent jamais tous les points (cela varie selon le type de peau) et il faut généralement faire des séances d’entretien pour continuer de profiter des effets tous les 5 à 10 ans. Par exemple, j’ai fait mes séances il y a 6 ans maintenant et je vois qu’il faudrait que je songe à faire les séances d’entretien d’ici quelques mois.

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