Il y quelque chose de rassurant dans le fait de déménager souvent, qui plus est dans un nouveau pays. C’est qu’il y aura toujours des surprises. Et après six mois dans cette petite confédération neutre, on n’a pas été déçu. Voici un aperçu des particularités helvétiques rencontrées depuis notre arrivée. Attention pas de généralités ! Je ne partage que ce que j’ai vue en terre Suisse Allemande, il se peut donc que les parties romanes ou italiennes ne rencontrent pas les mêmes singularités.
Les stations-services d’un autre temps
La photo parle d’elle-même. La première fois que j’en ai aperçu une, j’ai été un peu interloquée car elle me rappelait les petites stations de campagne que l’on rencontrait parfois sur nos routes provinçiales et dont on pouvait parfois douter de leur bon état de marche.
Mais à force de balades journalières dans les rues de Zurich, il a fallu se rendre à l’évidence : ce sont des stations-services viables et rentables.
Et ce qui m’a le plus frappé, c’est que dans la même avenue vous pouvez avoir trois ou quatre stations différentes mais toutes dans ce style un peu rustique. En fin de soirée, on se croirait presque dans une vieille rue désaffectée américaine. On est bien loin de nos stations-services françaises adjacentes à des centres commerciaux avec des bornes alignées par dizaines et accessibles 24h/24h.
La passion des feux d’artifices
Autant vous dire que lorsque vous avez un chien, la fin d’année devient une source d’angoisse. Parce qu’ici cela commence le 31 décembre au petit matin pour se terminer aux alentours du 3 janvier, avec une belle apothéose d’artifices de couleurs le soir du Nouvel An. Et visiblement, la règlementation suisse est assez permissible dans le domaine (alors que votre règlement de copropriété vous interdit une douche après 22h et de faire tourner votre machine à laver le dimanche). Tout le monde peut librement devenir artificier en herbes pour un soir et faire voler ses pétards aux quatre coins de son quartier à toute heure de la journée.
Si vous cherchez calme et sérénité, j’espère que vous avez un bon double vitrage. En revanche, je dois bien l’admettre. Voir une quinzaine de feux en actions pour trinquer à la nouvelle année depuis son balcon avait quelque chose de magique. Je vous redirais dans quelques années si cela n’a pas perdu de son charme.
La raclette… sans charcuterie !
Oui, vous avez bien lu. Ici point de jambon Serrano, coppa, jambon cru ou autre douceur en bouche pour accompagner vos pommes de terre. On se concentre essentiellement sur le fromage, le vin et les patates dont on ne distingue plus vraiment les couleurs du fait du manque de nuance. Et quel affront de notre part de demander pourquoi des mets si goûteux manquaient à l’appel.
Petite compensation: la qualité du fromage et les palettes de saveurs proposées sont plus élaborées (quoique je doute toujours du mélange piment – mangue, mais passons). Les Suisses sont d’ailleurs de fervents défenseurs de la raclette paprika et des accompagnements à base de légumes tels que les courgettes, les poivrons, les champignons. Les cornichons et les petits oignons sont bien évidemment sur un coin de table. Mais qu’à cela ne tienne ! En bon Franchouyards, ne perdez pas espoir. Rien de mieux qu’une bonne raclette organisée à la maison.
La fermeture des magasins le week-end
Je sais. Vous allez déjà tous me dire qu’en venant de Londres une ville de 10 millions d’habitants, il n’est pas possible de comparer des habitudes de vie avec une ville comme Zurich qui en compte à peine 500.000. Eh bien vous savez quoi ? Je le fais quand même.
Parce que je pense qu’il est d’utilité publique de prévenir qu’ici, le samedi, les magasins ferment pour la très grande majorité (à part certains comme IKEA en extérieur de la ville) ferment à 18h. Vous avez bien lu ! Et que rien n’est ouvert le dimanche excepté quelques magasins alimentaires stratégiques en matinée. Donc à moins de travailler à mi-temps, préparez-vous à devoir faire des nocturnes en semaine ou de planifier le premier jour de votre week-end de manière millimétrée. Pas infaisable mais juste agaçant, surtout si vous n’êtes pas une adepte de faire vos courses alimentaires au milieu d’une foule déchainée.
Le recyclage méticuleux et organisé
Ceci n’est pas une critique, au contraire. Parmi les quatre pays dans lesquels j’ai eu la chance de vivre, la Suisse est le seul à me donner l’impression, en tant que résidente/citoyenne, que le problème est pris au sérieux. Mais cela réserve quelques surprises quand on s’y installe et un peu de préparation. Car à moins que vous utilisiez les services d’entreprises comme Mr. Green (cliquez ici) proposant de faire le tri à votre place, vous allez devoir vous munir d’au moins sept poubelles ou contenant différents !
Car il vous faudra un compartiment pour 1) les déchets non recyclables, 2) l’aluminium, 3) le carton, 4) le papier, 5) les bouteilles et bocaux en verre, 6) les bouteilles en plastique avec un logo spécifique et 7) les vêtements. Et si vous voulez pousser le tri à l’extrême avant de déposer tout cela dans un conteneur, vous pouvez trier vos déchets de verre en trois catégories : verre vert, verre blanc et verre brun.
Enfin, une fois cette première étape passée, il vous faudra ensuite vous en débarrasser correctement. Le carton et le papier sont récupérés séparément une fois par semaine en bas de chez vous (ce qui peut expliquer les grosses pilles croisées sur votre chemin un matin). Les cartons doivent être dépliés et à minima rangés dans un autre carton tandis que les papiers doivent être empilés et ficelés. Les poubelles de déchets non recyclables doivent être mises dans des sacs spécifiques de la ville vendus dans les supermarchés (« Zurich bags ») et déposés dans une poubelle spécifique. Et pour le reste, comme en France, vous devez vous déplacer pour mettre vos déchets dans des conteneurs dédiés. Une petite aventure ! Pour ceux qui seraient un peu perdus, la ville de Zurich met à disposition des calendriers imprimables selon votre quartier (cliquez ici).
Et vous quelles ont été vos plus grosses surprises à la suite d’un déménagement ?
Ps: La liste des surprises est encore longue: on se retrouve bientôt pour une partie 2 !
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La vie est pleine de surprises et de hasard. Être ouvert aux virages inattendus sur notre route est un élément important du succès. Si vous essayez de planifier toutes les étapes, vous pouvez manquer ces merveilleuses péripéties.
Condoleezza Rice
