Neige
Développement personnel

Prendre un congés sans solde? C’est fait.

Oui, vous avez bien lu. Depuis quelques semaines déjà, je ne vais plus au bureau. Même si je continue de me lever le matin à la même heure pour garder un certain rythme, je n’ouvre plus mon ordinateur professionnel. Je ne regarde plus mes e-mails. Je ne passe plus des heures en conférence téléphonique. J’organise mes journées comme bon me semble et au rythme de mes envies. Et vous savez quoi ? Cela fait un bien fou !

J’ai redécouvert la joie de petits plaisirs oubliés par un rythme un peu trop effréné : lire un livre (tout simplement), tourner les pages sans regarder son horloge, faire son ménage en musique et danser dans sa cuisine sans raison. Se focaliser sur des projets personnels trop longtemps remis à plus tard (et il y en a plein), faire de longues balades avec mon chien ou juste jouer aux jeux vidéos (n’oublions pas qu’Hogwart Legacy est sorti récemment). Bref, prendre le temps de vivre.

« Oui mais pourquoi ? »

Qu’elle soit positive ou remplie d’inquiétude, c’est la question qui est revenue le plus souvent lorsque j’annonçais autour de moi mon intention de faire cette pause professionnelle de trois mois. Avec le recul, je comprends tous les sentiments qui ont pu traversé leurs esprits. Car soyons honnêtes. Faire une pause professionnelle est autant un privilège qu’un signal d’alarme

Privilège d’abord, car partir plusieurs semaines de son travail n’est pas possible partout et pour tout le monde (non pas que je sois quelqu’un de spécial, loin de là). Cela dépend de plusieurs variables tel que votre employeur, le contexte légal, votre ancienneté, vos besoins, la conjoncture et j’en passe. Dans mon cas, j’ai eu la chance d’avoir un employeur à l’écoute, avec qui je travaille main dans la main depuis quatre ans. J’ai été transparente sur le pourquoi et on a pu aussi discuté ensemble de la durée la plus adéquate pour les deux parties. A noter aussi que mon contrat de travail n’étant pas français, la notion de congés sabbatique n’existe pas dans la loi locale. J’ai donc fait un mélange entre des congés classiques (3 semaines) et des congés sans solde (8 semainesdonc non payés. Point important à prendre en considération car cela demande une certaine préparation financière pour continuer à payer normalement les factures. 

Signal d’alarme ensuite, car prendre un congés sabbatique ou un long congés sans solde c’est concrètement demander une pause. Pas juste des vacances, un long et nécessaire temps mort. Et donc implicitement, c’est reconnaître aussi que l’on fait face à un certain mal-être plus ou moins identifié. N’ayons pas peur des mots parce qu’il n’y a rien d’honteux à être honnête avec les autres et envers soi-même. Beaucoup m’ont demandé « Mais pourquoi n’as-tu pas demandé un arrêt maladie, tu aurais pu être payé ! ». C’est vrai même si cela ne se vérifie pas dans tous les pays. Dans certains cas, il est important de se faire accompagner par un médecin. Dans mon cas, je voyais plutôt mon congés sabbatique comme une mesure préventive avant le craquage, car avec les années j’ai appris à connaître mes limites. Et après une santé mise à mal il y a plusieurs années déjà, j’ai ce petit signal d’alarme qui résonne pour me dire « Never again » quand je tire trop sur la corde. Et puis on peut aussi juste être fatigué sans être dans un état de mal-être particulier. Tout le monde a le droit de souffler.

Beaucoup m’ont aussi envié en me disant que pour eux cela ne serait pas possible, que leur employeur n’accepterait jamais ou bien encore qu’ils étaient irremplaçables au travail (ce qui est faux, tout le monde l’est, même les meilleurs d’entre nous). Et j’ai souvent questionné ouvertement cette croyance limitante. Car en réalité, qu’est-ce qui vous empêche vraiment de partir et prendre une pause pour réaliser un projet, un rêve ou juste prendre du temps pour vous ? 

Peu de choses si on si penche de plus près sur le sujet. C’est comme partir pour de longues vacances. Il faut juste se préparer financièrement, personnellement et professionnellement. Et puis qui ne tente rien n’a rien. Je n’avais aucune raison sur le papier de recevoir l’approbation de mon entreprise, d’autant que cela n’avait jamais été fait avant moi. Et pourtant ils m’ont dit oui. Financièrement, ma situation n’était pas non plus la plus confortable, et pourtant j’ai préparé ce congés pendant 6 mois pour être sûr de ne pas impacter ma vie et celle de mon conjoint. Et je peux vous garantir que la balance risque / bénéfice est largement positive. Si vous êtes intéressé(e)s, je vous conseille d’aller sur le site de l’URSAFF (cliquez ici) ou du Service public français (cliquez ici) pour plus d’informations.

Prendre un congés sabbatique, c’est juste une autre manière de prendre soin de soi. De faire passer son bien-être avant celui des autres. C’est écouter ses besoins. Pour certain(e)s, les circonstances personnelles seront peut-être plus faciles que pour d’autres, c’est vrai (je n’ai pas d’enfants à charge par exemple). Mais ne vous mettez pas de limites. Et puis quelques semaines dans une vie, cela ne représente qu’une goutte d’eau dans un océan d’opportunités. Pourtant, ce moment hors du temps peut vous apporter tellement. Alors j’ai juste envie de vous demander

Pourquoi pas ?

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