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Êtes-vous fier de vous ?

Vaste question, je vous l’accorde. Et pourtant, elle tourne dans ma tête depuis plusieurs semaines après une discussion autour d’un thé chaud avec l’une de mes meilleures amies, un vendredi après-midi dans les rues de Paris. J’entends encore sa voix douce qui raisonne dans mon esprit : “Et toi Laure, de quoi es-tu fière ?

Ce n’est pas évident de me laisser bouche bée. J’aime échanger, débattre et écouter. J’adore les échanges de points de vue différents, parfois endiablés. Mais cette fois-ci, le silence m’a envahi. Un de ces moments de flottement calme, presque réconfortant, où vous n’avez pas la réponse à la question et pourtant vos tripes vous soufflent déjà au creux de l’oreille que la complexité de la réponse est belle.

Depuis, je ne cesse de me poser cette question : de quoi es-tu fière ? Et puis qu’est-ce que cela veut dire “être fier de soi” ? D’après notre bon vieux petit Larousse, cela veut dire “tirer satisfaction de sa propre conduite”, sous-entendant donc que l’on ne peut être fier que de ses agissements, de sa manière d’être au regard du reste du monde. Pour certains psychologues, cela revient à avoir une “bonne estime de soi” donc un regard positif sur notre propre personne et sur sa valeur en tant que personne. En se basant sur ces deux points, on constate donc quelque chose d’important : la fierté n’a rien de matériel. Peu importe l’état de votre compte en banque, le nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux ou bien encore votre statut professionnel : vous ne pourrez être fier que de votre savoir-être et de l’individu que vous êtes.

Et je trouve que c’est un constat rassurant car cela replace humain au centre de l’équation, en rappelant que peu importe vos richesses, votre richesse intérieure restera toujours la plus importante. Partant de ce constat, la deuxième question qui frappe à la porte de l’esprit est “comment avoir une bonne estime de soi” ? On sait déjà qu’elle se forge au travers des expériences, des traumatismes, de nos interactions avec les autres et aussi du regard que les autres portent sur nous (on a tous et toutes besoin à un moment ou un autre de la reconnaissance de nos compétences). Cela m’a rappelé l’un de mes premiers exercices de coaching personnel (cliquez ici pour lire mon article à ce sujet) où je devais évaluer sur une échelle de 1 à 10 mon amour de soi, ma vision de soi et ma confiance en moi : les trois composantes d’une bonne estime de soi.

Il est vrai que plus vous avez une bonne estime vous-même, plus vous serez apte à faire face aux aléas de la vie et aux échecs. Mais l’être humain a aussi la fâcheuse tendance à se juger par rapport à son niveau de performance, et donc à ramener son être à quelque chose de quantifiable pour justifier sa qualité. Cependant, la vie et la science ont déjà démontré à plusieurs reprises que si vous basez votre valeur uniquement sur votre performance, vous foncez simplement droit dans un mur. Car il ne faut pas confondre “être” et “avoir” (principe de base qu’on vous rabâche au final depuis tout petit). 

Dès lors, si on continue sur cette réflexion, avoir une bonne estime de soi reviendrait donc à être capable de se voir tel que l’on est, avec ses qualités et ses défauts. Et pour se voir tel que l’on est, cela implique donc d’apprendre à se connaître réellement, et parfois, faire face aux démons qui nous hantent ou nous barrent la route. Reconnaitre qui on est avec bienveillance et honnêteté n’est jamais facile car cela demande d’admettre nos zones d’ombre plus ou moins prononcées et nos failles. Pourtant, c’est probablement l’une des expériences les plus enrichissantes que je connais à ce jour. Car apprendre à se connaître permet de mieux gérer ses émotions et d’avoir un impact positif sur sa santé mentale. C’est se libérer du regard des autres pour appréhender la vie au regard de ses propres valeurs sans avoir peur. C’est apprendre à se sentir en accord avec soi-même sans culpabiliser que cela ne corresponde pas aux standards sociétaux ou à ce que les personnes attendent de vous. Et même si l’estime de soi se forge toujours un peu par rapport aux regards des autres, elle reste propre à chacun. Ce qui vous rend fier de vous ne correspond probablement pas à ce qui me rendrait fière de moi et vice-versa. Et tant mieux, sinon les êtres humains seraient ennuyeux de similitudes. 

Il existe plein de manières d’apprendre à se connaître : faire une psychothérapie, prendre du temps pour soi selon ce que votre cœur vous dicte, partir vivre dans un autre pays, sortir de votre zone de confort, etc. Mais il est important de garder à l’esprit qu’on apprend à se connaître tout au long de sa vie car elle se forge au regard des expériences vécues.

Alors vivez, tentez, échouez, apprenez, réussissez, abandonnez, aimez. Et quand vous vous sentirez prêt, posez-vous la question. Vous verrez que les réponses vous surprendront.

Et vous, êtes-vous fier de vous ?

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