Pas facile de se focaliser sur un projet de nos jours. On a tendance à se disperser, à se demander si cela en vaut la peine ou est-ce que cela fait sens, dans un sentiment de culpabilité parfois mêlé à de la gêne. Et on est vite détourné de nos idées par un accès presque illimité à toutes sortes de distractions. Il faut dire qu’on a pléthore de choix en un clic : séries, reportages, contenu sur les réseaux sociaux, documentaires en moins de 5 minutes clef en main, codes promotionnels, et j’en passe. On nous vend du beau, du facile et de l’enviable comme une musique qui résonne sans cesse.
On en oublierait presque ce que cela veut dire de galérer pour y arriver, de mettre tous les moyens de son côté pour réussir. Vous savez ce petit sentiment de rareté, de difficulté pour obtenir quelque chose. On édulcore la réalité des conditions pour vendre une vitrine de faux-bonheur à coup de filtre et d’investissements en crypto-monnaie. Et c’est ce qui me fait un peu peur je dois dire, car j’ai l’impression qu’on a oublié que pour réussir, il fallait échouer.
On vend aux jeunes générations uniquement le côté facile des choses. L’argent qui arrive vite, les réseaux sociaux comme le nouveau téléshopping 2.0 où n’importe qui peut créer une marque à succès (relatif). On vend le statut d’entrepreneur comme la nouvelle forme de réussite, en oubliant que tout ne marche pas comme ça, et on oublie souvent de citer toute la paperasse administrative et les casse-têtes qui se cachent derrière.
On ne présente pas à ces jeunes futur(e)s prodiges les heures interminables à travailler, à (se) remettre en question. On ne leur parle pas des échecs essuyés, de combien de fois il a fallu essayer, de l’argent perdu, des désillusions, des pleurs et des angoisses. On ne leur explique pas non plus comment encaisser les critiques (bonnes ou mauvaises), les imprévus, et que tout ne sera jamais parfait.
Réaliser ses rêves, ses envies et/ou ses projets cela prend du temps. Cela demande de l’investissement personnel, de la résilience et de l’humilité. Cela demande d’avoir une approche sur le long terme pour durer, un peu comme une entreprise. Alors je voudrais rappeler des points fondamentaux. Un peu comme la grande sœur que je suis et la jeune femme qui a traversé quelques années de vie maintenant, en résumant tout cela par trois mots clefs que j’ai décidé d’appeler:
La règle des « 3 P » : Patience – Passion – Persévérance
Patience
Je crois que c’est le point central, et peut-être le plus difficile de nos jours. Parce qu’apprendre à être patient est une véritable épreuve. On a l’habitude de tout obtenir vite, d’avoir un accès à l’information quasi instantané dans sa langue maternelle, et Google est devenu notre meilleur ami. Alors quand tout se fait en à peine quelques secondes, on ne sait plus comment attendre, comment laisser aux autre le temps de la réflexion, de la décision. Pourtant être patient est essentiel.
Déjà pour une question de bienveillance envers soi-même et envers les autres. On ne va pas tous au même rythme. Certains sont capables de prendre des décisions en moins de 30 secondes tandis que d’autres vont avoir besoin de comparer, réfléchir et questionner. Cela permet de prendre le temps, de confirmer que notre direction est la bonne tout en faisant preuve de compassion. Cela vous permettra aussi d’apprendre à mieux rebondir face aux aléas de la vie (et il y en a toujours).
La patience permet aussi d’arrêter de se comparer aux autres. Cela peut paraitre bête à dire comme cela et c’est pourtant d’une simplicité folle. Plus vous allez vous comparer aux autres, plus vous allez être impatient, et plus vous allez commettre des erreurs. Parce que vous n’êtes pas les autres. Vous comparez à quelqu’un ne vous apportera rien de bon, tout simplement parce que vous ne ressemblez en rien à cette personne. Vous n’avez pas le même caractère, pas la même vie, pas la même manière de fonctionner. Vous mettrez peut-être plusieurs années de plus que cette personne avant de parvenir à vos fins, mais même elles ne seront pas les mêmes.
Enfin, la patience est canalisatrice. Mieux vaut un projet bien ficelé et solide fait pour durer dans le temps qu’un projet rapide et brouillon qui ne durera que quelques mois. Apprendre à être patient c’est être capable d’avoir une vision honnête de ce qui nous attend, d’être réaliste sur ce que l’on peut faire et pas faire compte tenu des circonstances actuelles, de lister ce qu’il reste à faire pour accomplir ce que l’on souhaite. Cela ne veut pas dire ne jamais se lancer, bien au contraire, mais cela permet aux planètes de s’aligner pour que cela soit fait au bon moment.
Passion
On peut tous réussir dans la vie, c’est un fait. J’entends déjà les voix des pessimistes me dirent que c’est plus facile à dire qu’à faire, qu’on ne part pas tous avec les mêmes conditions et que pour certain(e)s, c’est bien plus dur que pour d’autres. C’est vrai, on ne va pas se mentir, la vie est injustice et on ne pourra jamais rien y changer.
Mais si vous êtes passionné(e) par quelque chose et que vous vous y mettez à fond, que vous y dédiez du temps et que vous vous investissez pleinement, je peux vous garantir que vous y arriverez. Peu importe le temps que cela prendra, peu importe les sacrifices, les échecs, les doutes : les passionnés y arrivent toujours !
Il est évident que si vous consacrez votre temps à un projet qui n’est pas aligné avec vos valeurs, vos envies ou qui ne vous prend pas aux tripes, vous n’en verrez pas le bout. Tout simplement parce qu’il ne vous ressemble pas. Et donc vous allez plus facilement vous dispersez, perdre du temps, faire des erreurs. A quoi bon investir du temps et de l’argent dans la création d’une marque de vêtements, alors que vous êtes passionné(e) par la photo ? Ou le bien-être animal ? Ou le jardinage ?
Posez-vous les bonnes questions et vous gagnerez un temps précieux. Apprenez à vous connaitre et vous deviendrez votre meilleur allié. Oubliez la réussite financière pour vous focaliser sur la réussite personnelle. L’argent n’est que le fruit d’une passion mise en avant. Et apprenez à être fier(e)s de vous. Car mieux vaut un projet rempli de passion et dont vous serez fier que trois projets qui ne vous ressemblent pas.
Persévérance
Vous connaissez cette petite expression « Ne jamais baisser les bras » ? Ba c’est à peu près cela. Lorsqu’on a envie de réaliser un rêve ou un projet, il faut dès le départ accepter l’idée que cela va être long, mais aussi que cela ne se fera pas toujours de manière simple. Vous allez très souvent rencontrer des obstacles, faire face à des refus ou des échecs, vous sentir dépassé(e) par les évènements ou avoir l’impression que le sort s’acharne.
Et c’est normal. Car si c’était facile, cela se saurait et on serait tous millionnaires, en train de siroter un verre sur un transat sans penser au réveil du matin. Préserver, c’est faire preuve d’adaptabilité. Etre capable de faire face aux changements, aux aléas, de rebondir et de continuer sans s’arrêter au moindre obstacle difficile (disclaimer : il y en aura beaucoup). C’est être capable d’accepter la critique sans pour autant tout envoyer valser. Persévérer, c’est avancer pas à pas, en ayant défini sa destination mais pas le voyage. C’est se renouveler quand cela est nécessaire, apprendre encore et toujours pour s’améliorer, peaufiner et toujours viser l’excellence (mais pas la perfection).
Mais persévérer c’est surtout ne jamais baisser les bras. Vous allez en rencontrer des gens sur votre route qui ne croiront pas en votre projet ou en votre rêve, qui vous diront que c’est une mauvaise idée ou complètement irréaliste. Vous allez en rencontrer des gens qui projetteront leurs peurs sur votre vie (sans forcément s’en rendre compte) ou tout simplement qui ne vous comprendront pas. Alors ne les écoutez pas. Prenez les critiques constructives et poursuivez votre route. Car vous et vous-seul serez capable d’aller au bout. Vous et vous seul serez capable de porter votre idée. Et puis si vous n’y croyez pas vous-même, comment voulez-vous convaincre les autres ?
Et vous, c’est quoi vos trois mots clefs ?
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