Minimalisme
Questions de vie

La révolution silencieuse du minimalisme

Alors que je regardais tranquillement une émission du Récap sur le Stream avec Grincheux, mon oreille est alertée par une nouvelle chronique de Rofellos sur le minimalisme. Après une longue introduction philosophique sur le sens de la vie, la conclusion est posée : « less is more ». Entendez par là « vivez mieux, avec moins ».

Déjà adepte du frugalisme (cliquez ici pour lire l’article du blog à ce sujet), et intriguée par ce que j’ai entendu, fanatique de l’organisation que je suis, je décide d’en savoir un peu plus. Pendant plusieurs jours, je me plonge dans la lecture d’articles, le visionnage intensif de vidéos YouTube mélangeant expertise et témoignages, ainsi qu’une recherche informelle des adeptes autour de moi.

Les questions environnementales et sociétales ne tardent pas non plus à pointer le bout de leur nez. Ouvrant de nouvelles pistes de réflexion (consommation responsable, profils psychologiques de consommation, habitudes de consommation, et j’en passe), elles sont également accompagnées de critiques plus ou moins constructives sur un mode de vie qui peut apparaitre antagoniste au monde dans lequel nous évoluons (parce qu’il apporte une solution ? Hum…). Bref le minimalisme me fait les yeux doux et me voilà bientôt à mon tour partie dans une expérience de désencombrement personnel, mêlant la théorie à la pratique, pour vérifier tout cela de mes propres yeux.

Mais c’est quoi au juste le minimalisme ?

Non le minimalisme n’est pas un nouveau truc de bobo-écolo, de hippie désabusé ou bien de réactionnaire condamnant la société de consommation dans laquelle nous vivons et profitons tous. Le minimalisme est une philosophie de vie née au Japon, et qui a explosé aux Etats-Unis notamment après la crise des « subprimes » début des années 2000 (cliquez ici pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle), donc l’objectif premier est de replacer au centre de notre quotidien uniquement ce qui nous rend apporte de la joie.

Le mouvement ne condamne pas la consommation, il invite simplement à revoir ses modes de consommation de manière générale pour éviter la « surconsommation » ou la « consommation compulsive » afin de réorienter ses dépenses vers des activités qui nous procure véritablement du bonheur. Dans « Minimalism : A documentary about important things » disponible sur NETFLIX, l’un des intervenants dit quelque chose de très juste, et qui résume très bien la philosophie minimaliste : « On ne contrôle pas comment on va gagner plus d’argent, mais on contrôle comment on va en dépenser moins ». 

L’idée n’est pas de se focaliser uniquement sur les économies que l’on fait (même si c’est un effet positif visible rapidement), mais de réapprendre à dépenser son argent en accord avec nos valeurs, nos principes et ce que l’on aime. Et donc de se poser les bonnes questions : qu’est ce qui vous rend vraiment heureux/se ? Qu’est-ce que vous aimez faire ? Est-ce que vous avez vraiment besoin d’acheter de nouveaux vêtements chaque semaine ? Pourquoi est-ce que vous accumuler des bibelots? Etc.

La philosophie minimaliste a également d’autres avantages: elle est accessible à tous (aucun investissement requis si ce n’est du temps et de la volonté) et elle vous accompagne dans la bienveillance. Il n’est pas question ici de se comparer aux autres pour savoir qui aura l’intérieur le moins chargé, ou qui aura fait les meilleures économies ce mois-ci, mais simplement d’apprendre à se détacher du matériel (et du pseudo bonheur à court terme que l’achat compulsif peut procurer) pour avoir l’espace et le temps nécessaire à consacrer à uniquement ce qu’on aime. 

Désencombrer pour apprécier

Tandis que notre vie est rythmée par un « American Dream » désorienté de son objectif initial et transformé en besoin perpétuel de paraître le/la meilleur(e) en obtenant tout, tout de suite ; le minimalisme est un mode de vie qui tend à nous ramener à l’essentiel : possédez uniquement ce qui est nécessaire à votre bonheur.

Cela ne veut pas dire devenir un moine, se priver d’aller tester le nouveau restaurant tendance du quartier ou bien encore d’acheter des objets de décoration pour votre logement, loin de là. L’objectif est de vous débarrasser de tout ce qui vous est inutile, dont vous ne vous servez pas et qui ne vous procure aucun sentiment de joie (vous savez ses boites sous le lit dans lesquelles on stocke des « choses qui nous serviront peut-être un jour »). 

D’ailleurs, si vous regardez bien autour de vous, beaucoup de personnes sont déjà sur le chemin du minimalisme plus ou le moins sans le savoir : les personnes qui vivent leur « vanlife » à fond, ceux et celles qui se font construire des « tiny houses » (vous savez ces petites maisons écologiques qui peuvent même parfois se déplacer) ou bien encore ceux qui retournent dans des logements plus petits, tout simplement. Plus vous avez, plus cela prend de l’espace. Et plus cela prend de l’espace physiquement, plus cela prend de la place mentalement. Et c’est aussi cela le minimalisme : désencombrer son environnement de ce qui ne nous apporte rien ou peu, pour désencombrer son esprit et laisser de la place pour des choses que l’on aime vraiment. 

Faire le vide pour se sentir mieux

L’autre aspect indéniable du minimalisme, c’est sur le plan psychologique. L’achat compulsif, la surconsommation, l’amoncellement de biens ou de souvenirs sont des traits caractéristiques d’un mal-être intérieur que l’on essaye désespérément de compenser. Et notre chère société n’a cessé de nous faire croire que pour être heureux, il fallait tout avoir en grand (la grande voiture, la grande maison, l’appartement au soleil, la seconde voiture, etc.) et que tout cela sera régler par un portefeuille bien rempli.

Pourtant plus on grandit, plus on se rend vite compte que la publicité est un peu mensongère. Et le minimalisme éclaire les zones d’ombres et petits astérisques en bas de la page. En renvoyant vos habitudes de consommation, en comprenant pourquoi vous les avez adoptées et que vous les mettez en perspective avec vos passions et ce que vous aimez, vous commencez doucement à entamer une remise en question personnelle nécessaire à l’évolution de votre bien-être.On a tous/tes des blessures, des petites failles et croyances limitantes ancrées en nous qui sont attachées à nos habitudes et/ou ce qui composent notre logement.

Alors faire du tri matériel autour de soi, c’est faire du tri dans sa vie en général. On met le doigt sur ce qui gêne, ce qui fait mal, encombre, pèse lourd et on lâche prise. On fait de notre mieux pour fermer un chapitre de notre vie et en ouvrir un meilleur, plus léger et plus serein.

Petits conseils pour entamer une démarche minimaliste

Mais comment devient-on minimaliste exactement ? Et bien il n’y a pas de méthode miracle car chaque personne est unique. On a tous/tes des envies, des activités ou des choses qui nous procurent du bonheur différente. Alors pour vous accompagner, voici 5 petits conseils afin d’avancer lentement mais sûrement sur le chemin du minimalisme :

#1 – Faire un état des lieux de vos habitudes : Quelles sont vos habitudes de consommation ? Pourquoi voulez-vous en changer ? Est-ce que vous utilisez tous les vêtements et objets que vous avez ? Quelles sont les choses que vous aimez faire ? Avez-vous le temps de les faire ? Avez-vous réellement besoin d’aller à la pharmacie ou chercher le pain en voiture ? Pourquoi achetez-vous vos légumes en supermarché et non le dimanche matin au marché ? Quelles types d’informations consommez-vous (TV, journal, lecture, vidéo en ligne, etc.) ?

#2 – Faire un état des lieux de votre environnement : Quelles sont les choses que vous pourriez supprimer de votre décoration ? Quelles sont celles que vous n’avez pas utilisé de l’année ? Celles que vous utilisez rarement ? Quels sont vos vêtements préférés ? Ceux que vous aimez le moins ? Si vous ne deviez garder qu’un seul souvenir de chaque voyage ou de chaque moment, lequel cela serait ?

Socrate citation

#3 – Se renseigner sur la pratique du minimalisme : C’est important de comprendre de quoi on parle. Je vous conseille le blog « Une vie simple et zen » (cliquez ici) ainsi que sa chaîne YouTube (cliquez ici), qui vous donneront plein de super conseils et astuces. Vous pouvez également regarder la chaîne YouTube de Luca « Minimalist Space » (cliquez ici) et pour les anglophones, partez à la découverte de www.theminimalists.com. Enfin, si vous aimez lire, je vous conseille le livre de Dominique Loreau « L’art de la simplicité » et pour les plus visuels, plongez-vous dans la série dédiée à Marie Kondo sur Netflix ou dans ses vidéo YouTube (cliquez ici).

#4 – Établir un budget de vos dépenses et notez-le sur papier : C’est important de vous rendre compte de tout ce que vous dépensez. Et rien de mieux pour cela que de l’écrire car derrière des lignes d’écran, cela ne se voit pas très bien. Une fois cela fait, identifiez les dépenses « obligatoires » (comme le loyer, l’assurance habitation, etc.) et les « autres dépenses ». Identifiez également les dépenses qui sont associées à votre passion, ce que vous aimez faire ou ce qui vous rend heureux (pas besoin qu’elles soient énormes, mais si elles sont inexistantes, c’est déjà un signe que quelque chose ne va pas). Pour chacune d’entre elles ensuite demandez-vous si vous pouvez les supprimer, et si non, les réduire. Enfin, identifiez combien vous pouvez mettre de côté par mois (argent économisé qui pourra par exemple vous permettre de réaliser quelque chose que vous adorez). 

#5 – Faites un test sur plusieurs semaines : Une fois tout cela au clair, tentez l’aventure. Commencez doucement en choisissant une pièce de votre intérieur à désencombrer ou une partie de votre penderie. Supprimez ou réduisez vos dépenses en changeant vos contrats avec certains organismes. Marcher vingt minutes aller-retour pour aller chez votre primeur du coin. Et faites le point. Qu’est ce qui vous est apparu plus simple qu’imaginé ? Est-ce que cela a été difficile ?

Vous verrez rapidement qu’il y a plein de choses dont on pense avoir besoin qui ne le sont pas. Votre rapport au matériel évoluera doucement, et de nouvelles habitudes se mettront en place. Encore une fois, l’idée n’est pas de révolutionner votre vie, mais de vous dégager du temps et de l’espace mental pour des choses qui vous font uniquement du bien.

Et vous, c’est pour quand le changement?

AUTRES ARTICLES DU BLOG

Autres articles du blog :

  • L’article « Organiser pour mieux profiter », vous proposant quelques petites astuces simples pour apprendre à s’organiser pour mieux profiter de la vie (click here),
  • L’article « C’est quoi le frugalisme ? », si jamais l’idée de prendre votre retraite d’ici une dizaine d’années vous intéresse (click here).
  • L’article « Pourquoi faire un coaching de vie ? » vous livrant mon témoignage sur cette expérience bénéfique (click here).

Blogs et comptes à suivre :

  • Le site des précurseurs américains www.theminimalists.com
  • Le blog « Becoming Minimalist » pour retrouver toutes les bonnes astuces (click here),
  • Le blog Une Vie Simple et Zen, avec notamment son article « Minimaliste : comment le devenir en 9 étapes » (click here), que vous pouvez également retrouver sur YouTube (click here) ou Instagram (click here),
  • La chaîne YouTube de Luca « Minimalist Space », pour retrouver plein de petits conseils pratiques (click here).

Autres articles et sites internet :

  • L’article du journal l’Express « Le minimalisme, ce nouveau mode de vie qui a changé leur quotidien » (click here),
  • L’article du site Usbek & Rica « Vivre sans objet : qui sont les minimalistes ? » (click here).

LIVRES SUR LE MINIMALISME

  • Le livre de Dan Harris « 10% happier » (click here) qui raconte son parcours depuis sa crise de panique en plein direct à la télévision américaine en 2004 jusqu’à sa prise de conscience, au travers d’un parcours méditatif qui lui a probablement sauvé la vie.
  • Le livre de Colin Wright « My exile lifestyle » (click here), considéré comme l’un des représentants les plus actifs du courant minimaliste,
  • Le livre de Fumio Sasaki « Goodbye things, Hello Minimalism » (click here), qui présente les bases du minimalisme et son essence même : ne conserver que des choses importantes à nos yeux.
  • Le livre de Dominique Loreau « L’art de la simplicité » (click here), inspirée de sa vie au Japon et fondée sur une approche de déconsommation (consommer moins mais mieux),
  • Le livre de la célèbre Marie Kondo « La magie du rangement » (click here) qui reprend tous les préceptes partagés dans son émission (disponible sur Netflix). 

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